La pandémie du Covid-19 qui est à l’origine d’une crise économique mondiale enregistre des répercussions manifestes dans de nombreux domaines, dont celui de l’épargne individuelle et salariale. Ladite épargne est certes gérée par une entreprise, qu’elle soit bancaire ou spécialisée en assurances, et cette dernière peut être impactée par la crise en fonction de divers paramètres, dont sa santé financière. Les produits d’épargne quant à eux sont menacés en fonction de leurs caractéristiques (des supports en fonds en euros ou en unités de comptes) et selon qu’ils soient des produis à souscrire sur le court, le moyen ou le long terme.
Il existe plusieurs produits d’épargne, mais nous parlerons de ceux destinés à préparer la retraite, qui sont donc des placements à souscrire sur le long terme, généralement sur plusieurs dizaines d’années.
Ce sont les actifs basés sur les fonds en euros qui sont les plus sécurisés – et dont le rendement est faible. Les fonds en euros font partie de l’enveloppe des produits tels que l’assurance-vie, le nouveau Plan d’épargne retraite PER, les anciens contrats long terme comme le PERP (plan d’épargne retraite populaire), le PERCO (plan d’épargne collectif), le Madelin, l’Article 83, le PERE entreprises et bien d’autres. Les fonds en euros reposent ainsi sur des emprunts d’État et des obligations d’entreprises. Le fonds en euros est également composé d’actions mais en faibles proportions, de même que de supports immobiliers et monétaires (également à hauteur d’environ 5% seulement du produit).
Les taux obligataires ont amorcé leur chute depuis environ une dizaine d’années, ce qui a provoqué la baisse des rendements de ces fonds. Toujours est-il que le produit est sécurisé, malgré les périodes de crise.
Qu’en est-il en revanche des contrats d’épargne retraite investis sur la base de supports en unités de comptes ? Ces supports sont extrêmement volatils et sont ainsi exposés à des risques élevés en cas d’atteinte du marché actions. Une unité de compte peut en effet donner lieu à de la plus-value en période saine et inversement, à de la moins-value en période d’incertitude. La valeur des parts dans une unité de comptes est donc fonction des marchés boursiers, en particulier des marchés actions. Ainsi, les unités de comptes sont composées par exemple, de sociétés cotées en bourse, de patrimoine immobilier, de valeurs mobilières, de fonds indiciels ainsi que d’obligations (qui peuvent être d’états ou d’entreprises).
S’enquérir sur la composition de son produit d’épargne avant de souscrire est donc primordial et ce, en fonction de sa sensibilité aux risques. Il est possible de choisir soi-même la composition de son épargne au lieu d’opter pour le mode gestion pilotée. Dans ce cas, c’est l’assureur lui-même qui compose le support du contrat qui est généralement en mode équilibré. Dans le cas d’une gestion personnalisée, l’épargnant peut choisir le mode prudent ou à l’inverse, le mode dynamique qui est plus risqué.
Pendant la période de crise actuelle, il vaut mieux donc éviter de débloquer son épargne – pour les produits permettant cette option. En effet, si celui-ci est principalement investi sur des supports en unités de comptes, l’épargnant pourrait s’exposer à des risques de moins-value en cas de rachat et ce, puisque les marchés actions sont fragilisés et que la valeur des parts est en baisse. Ce scénario ne devrait toutefois pas avoir lieu étant donné que la majorité des contrats d’épargne ne proposent pas de sortie anticipée avant terme, c’est-à-dire avant l’âge de départ à la retraite. Cela à la différence de l’assurance-vie dans laquelle la grande majorité des Français ont placé leur argent. Le retrait certes est autorisé à tout moment, d’autant que ce produit n’est pas véritablement destiné à préparer la retraite de l’épargnant.